Guild Wars 2, un MMO survivant
Il y a quelques jours, après un petit coup de déprime, fatigué, pas trop envie de lancer Guild Wars 2, je me décide d’errer sur les internets à la recherche de fraîcheur, d’actualités, de MMORPG. Quoi de mieux qu’une pincée de nostalgie pour se remonter le moral. C’était sans compter ce que j’allais découvrir…
Mon expérience des jeux vidéo
J’ai quasiment toujours joué à des jeux vidéo à plusieurs. Ça a commencé alors que j’étais gamin, avec la Nintendo : je jouais avec mes cousins. Il y a eu ensuite la Playstation One, la Nintendo 64, la XBOX 360, la Switch… Mes premiers pas en solo ont sûrement été sur PC, à l’époque de Myst III: Exile, de mon premier Sims, d’Age of Empire et de Warcraft III. Je me suis assez rapidement mis aux MMORPG, avec World of Warcraft, puis j’ai eu une phase de quelques mois sur d’autres MMO free-to-play parce que je n’avais plus les moyens de payer un abonnement (ma période étudiante, avec beaucoup de pâtes au menu). J’ai commencé Guild Wars 2 avec le pré-achat, je l’ai vite laissé tomber parce que j’y jouais seul et que je ne comprenais pas grand chose. J’ai repris seulement en 2015-2016, grâce à un ami.
Jouer à des jeux vidéo est pour moi une expérience sociale enrichissante, satisfaisante, mais encore faut-il avoir des amis avec qui jouer, qu’ils aient de la patience et ne soient pas des try-harders. Ça n'a pas toujours été le cas. C'est principalement pour cette raison que j’en ai laissé tomber beaucoup. Il y a aussi que je ne sais pas m’intégrer à un groupe, alors rejoindre une guilde pleine d’inconnus, pour moi, c’est compliqué.
Une autre chose à savoir sur moi, c’est que j’aime les jeux vidéo, leur façon d’être mis en œuvre, suivre leurs actualités, les concepts qui leur sont associés (les mécanismes psychologiques utilisés, leur fabrication et leur production, …). Lorsque j’étais salarié, j’ai même eu l’occasion de travailler sur le sujet du serious gaming, grâce auquel j’ai pu participer à des salons, rencontrer des personnalités importantes dans ce milieu (studios, développeurs). J’ai adoré ma première Gamescom, avec d’autres membres des équipes du Bus Magique, une expérience rendue possible par ArenaNet et le LBM, une expérience inoubliable.
Si je m'investis dans un jeu, j’y vais fort. Je ne me contente pas de jouer, j'essaie de mettre en place des outils liés au jeu. C’est pour ça que je reste depuis si longtemps attaché à Guild Wars 2. Participer à la vie de la communauté, créer des outils, c’est un moyen pour moi de rester connecter à l’univers du jeu, de m’y attacher, de me rendre utile.
Ce dont j’ai horreur ? Ceux qui me connaissent le savent assez : les jeux rétros ou qui, d’un point de vue graphique, ne me plaisent pas et surtout : la compétition. Pour ce dernier point, non pas que je sois mauvais perdant, je n’ai absolument pas l’esprit de compétition. Je préfère très largement les jeux qui mettent en avant le “jouer ensemble”.
Sachez aussi que la liste des MMO et RPG auxquels j’ai joué est très, très longue ! Pour n’en citer que quelques-uns en vrac : World of Warcraft, Wakfu, Dofus, The Elder Scroll Online, Black Desert Online, Final Fantasy XIV, ArcheAge, ArcheAge: Unchained, Neverwinter, Aion, Start Wars: The Old Republic, Rift, Blade and Souls, Skyforge, Allods, Wildstar, ...
Un constat un peu triste…
La première chose que j’aime faire de temps à autre, c’est chercher des vidéos de TOP MMORPG sur YouTube, ou juste taper “MMORPG” sur Google et suivre les liens proposés. Ça me permet de me faire une idée de ce qui est tendance, découvrir des nouveautés, même si j’y retrouve souvent les mêmes. Ensuite, je parcours la liste de mmorpg.org (qui a bien évolué graphiquement et d’un point de vue fonctionnel). Je peux y passer des heures ! J’ouvre beaucoup de pages officielles et je regarde un peu ce qu’elles proposent.
Habituellement, ça se passe plutôt bien, même s’il m’arrive de naviguer sur des sites un peu vieillots et donc de décrocher assez vite. Cette fois-ci, j’ai été surpris de tomber sur des sites indisponibles. Après quelques recherches, je découvre que ces jeux n’existent plus… Quelle tristesse.
Alors oui, il arrive de temps à autre qu’un jeu ne fonctionne pas, ou ne fonctionne plus. Il n’a plus les moyens d’être financé ou ne sait pas se réinventer suffisamment pour retenir ses joueurs et en motiver d’autres à se lancer dans leur aventure.
Comment se réinventer ?
Il y a plusieurs façons de procéder, qui dépendent des choix des éditeurs et des développeurs (peut-être trop souvent par les investisseurs ?). Ça peut être “simplement” de produire une nouvelle extension, avec de nouveaux éléments de gameplay, de classes, d’histoire, … Ça peut être une refonte des zones de départs ou du jeu complet (coucou FF XIV). Ou encore une mise à jour technologique (souvent, le moteur graphique pour améliorer les performances et le rendu). Certains tentent même de changer de modèle économique. Et d’autres d’étendre leur exploitation à d’autres pays.
Tout cela implique beaucoup de moyens : des ressources humaines, matérielles et financières. Et c’est un pari ! Souvent risqué d’ailleurs, car sans le soutien des investisseurs et des joueurs, ça peut virer au carnage…
Souvenons-nous de nos chers disparus
Les premiers signes qui peuvent montrer qu’un MMO va mal, c’est la fusion et donc la fermeture de serveurs. C’est un signe qu’il y a moins de joueurs et que des serveurs sous-utilisés ferment pour économiser des ressources matérielles et donc financières.
Il y a beaucoup de MMO qui ont fermé leurs portes, je ne les citerais pas tous pour plusieurs raisons : certains sont tellement peu connus que c’est souvent la principale raison de leur fermeture, et aussi parce que je n’y ai jamais joué.
Defiance (2013-2021) et Defiance 2050 (2018-2021)
J’ai joué à la première édition pour une seule raison : j’étais curieux de tester le jeu après avoir regardé la série du même nom, que j’avais bien aimé. Après avoir tenté de sauver les meubles en 2014 en changeant de modèle économique pour le free-to-play et un lancement d’une nouvelle version (Defiance 2050) avec un nouveau moteur graphique et des modifications de gameplay. La raison évoquée pour la fermeture des deux jeux (oui, ils existaient en parallèle) est le manque de joueurs et donc qu’ils ne sont plus assez rentables. Je n’y avais pas joué très longtemps, en 2013, surtout parce que le gameplay ne me convenait pas du tout (c’est un TPS).
Mighty Quest for Epic Loot (2014-2016)
À l’époque, quand j’ai découvert sa fermeture, je cherchais à y jouer à nouveau, longtemps après avoir participé à la beta. J’avais bien aimé le gameplay, c’était assez original puisque le genre était assez peu connu, même si trop répétitif.
Un très bon reboot est sorti sur mobile en 2017. J’y ai joué quelques mois en 2019, mais je l’ai abandonné, car il était lui aussi trop répétitif. Depuis, il y a eu plusieurs mises à jour et de nouveaux événements. Si vous voulez le tester, il s’appelle désormais : Mighty Quest.
Wildstar (2014-2018)
La fin d’un jeu qui m’a peut-être le plus marqué et attristé, c’est celle de Wildstar. Même si je n’y jouais pas souvent, j’ai eu ma période Wildstar, et je l’ai adoré. Pour mémoire, Wildstar est développé par Carbine Studios et édité par NCSoft. C’est à cause de la fermeture de Carbine Studios par NCSoft, que ce dernier décide d’arrêter l’exploitation du titre, dû à un manque de contenu end-game et à une perte massive de joueurs.
Dragon’s prophet (2013-2020)
L’idée était très tentante : vous incarnez une sorte de dompteur de dragons. Après en avoir capturé un, vous pouvez l’utiliser comme familier (il combattait à vos côtés) et aussi comme monture. Malheureusement, je ne suis jamais allé bien plus loin. En 2017, Gamigo reprend le flambeau et le renomme “Savage Hunt”. Mais finalement ils décident de fermer les serveurs, encore une fois par manque de joueurs, en 2020.
Les effets de la pandémie
Cette pandémie (oui, je parle bien de la COVID-19) a aussi touché les jeux vidéo. Si certains ont vu leur nombre de joueurs fortement augmenté grâce aux confinements, l’industrie du jeu vidéo a vu son travail se compliquer ces derniers mois. Extensions et mises à jour reportées, retards de mises en production, pertes économiques qui mènent à des licenciements… Une vraie catastrophe. Je pense d’ailleurs que si certains ont périclité, c’est en partie à cause de ça.
Mais il y a de l’espoir, quand même !
Ces événements n’arrêtent pas les studios de produire des jeux vidéo. Et heureusement ! Beaucoup de beaux titres sont annoncés pour 2021 et 2022.
Personnellement, j’attends avec impatience de pouvoir tester Elyon (même si j’ai vu passer pas mal de mauvaises critiques) et Corepunk. Dans ma liste, j’ai aussi : Magic: Legends (actuellement en open beta), Bless Unleashed (sortie prévue sur PC en août de cette année) et Immortal Fenyx Rising (déjà disponible), que j’ai hâte de découvrir.
Et Guild Wars 2 dans tout ça ?
D’abord, il faut remonter en 2019. Nous apprenons qu’ArenaNet prépare une restructuration qui implique le licenciement de plus d’une centaine de salariés pour faire face à ses difficultés financières. Ils en profitent pour se recentrer sur leurs principaux projets, un fait qui n’est pas anodin. Même si c’est malheureux, au Bus Magique nous restons confiants quant à l’avenir de notre jeu favori, alors que c’est la panique générale chez les joueurs. Et jusqu’à maintenant, nous avons eu raison d’y croire.
La même année marque le départ du président et co-fondateur d’ArenaNet, Mike O’Brian, qui se lance dans la création d’un nouveau studio (Mana Works), et qui laisse sa place à Mike Zadorojny, game director depuis 2017. Ce dernier n’est pas nouveau chez ArenaNet, il a même un beau parcours professionnel au sein du studio, pour qui il travaille depuis 2007.
D’un point de vue extérieur et avec des raccourcis, il est facile de penser que Guild Wars 2 est sur le déclin. Il ne faut pas oublier que, même si le jeu est de qualité, il est réalisé par un studio de taille moyenne. Et, en prenant un peu de recul, nous pouvons constater : une nette amélioration de la communication vers les joueurs, avec notamment la diffusion de feuilles de route à moyen terme ; la sortie d’une nouvelle saison, l'Épopée du Givre, même si à cause de la pandémie, des choix difficiles ont dû être fait et que le dernier épisode a été délayé (il faut avouer que faire les 4 chapitres du dernier épisode Champions, c’est du sport) ; l’ajout d’événements communautaires dans différents modes de jeux ; la mise à disposition de fonctionnalités “qualité de vie” avec la gestion des builds et bientôt l’armurerie légendaire ; l’annonce d’une nouvelle extension, qui se concrétise petit à petit.
Comme tous les autres, ArenaNet n’est pas épargné, mais traverse ces épreuves et continue de nous surprendre. Je suis confiant dans son avenir, et ça me réconforte un peu.
* * *
Alors que je cherchais quelques nouveaux jeux à explorer, me voilà embarqué sur une montagne russe émotionnelle. Je ne savais pas trop quoi faire de toutes ces pensées, jusqu’à ce que je décide de les partager avec vous.
Image : Lucie Liz
Rédaction : Thoanny
Correction : Deathmortus, Miss Harlock
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